Ma maternité.

Si ma maternité devait porter un seul nom, ce serait "renaître". Renaître une seconde fois. Lorsque je suis devenue maman pour la première fois, je n'avais aucune idée de l'aventure qui m'attendait. Avec mes lunettes roses, j'ai pris une sacrée claque!

Malgré toute la préparation et les nombreux livres sur la maternité, je suis sortie de l'hôpital avec un petit être qui dépendait entièrement de moi. J'étais celle qui la gardait en vie. Cette responsabilité pesait lourd sur mes épaules, et j'étais loin d'être prête à l'affronter. J'avais peur. Peur de ce poids qui m'écrasait. Je cherchais désespérément cet "amour au premier regard" et le sentiment excitant d'avoir donné la vie. Mais à la place, j'ai découvert un corps transformé, une fatigue mentale et physique que je n'avais jamais imaginée, et une solitude déchirante. Je me sentais tellement seule et triste.

J'étais un réservoir débordant d'hormones et d'émotions. Je n'arrivais pas à trouver ma place dans ce nouveau rôle. Je voulais retrouver la "Cybel d'avant", mais avec un bébé en plus. Je souhaitais conserver le même rythme de vie, les mêmes relations, la même énergie et spontanéité qu'auparavant, mais ce n'était plus possible. Cela m'a complètement déstabilisée. J'avais ma fille, que j'aimais inconditionnellement dans mes bras, mais je n'arrivais pas à savourer ma maternité. Je me sentais en cage. Enchaînée. Étouffée.

Je me sentais coupable d'être dans cet état d'esprit. Une mauvaise mère. Une mère inadéquate. J'ai donc choisi de ne pas partager mes ressentis, pensant être la seule maman à vivre cela. Dans mon esprit, je ne correspondais pas à la norme. Pourquoi avais-je tant de mal à apprécier ma maternité ?

Au fur et à mesure que ma fille grandissait, je croyais que cela irait de mieux en mieux et que je retrouverais enfin la "Cybel d'avant". Mais cela ne s'est jamais produit, car je n'étais plus cette femme. Lorsque j'ai réalisé qu'à la naissance de ma fille, je suis née une seconde fois, j'ai compris que me comparer à l'image  que j'avais d'une bonne mère ne me permettrait pas d'être heureuse et épanouie.

J'ai longtemps pensé que pour être une bonne maman, il fallait apprécier chaque aspect de la maternité, être toujours au top, se mettre en deuxième plan, ne pas trouver cela difficile, et mettre de côté nos envies, besoins et rêves. Grâce à une réflexion approfondie  et une dépression post partum , j'ai identifié ce que JE voulais être comme maman. Je veux être présente, établir une relation saine basée sur le respect de soi et de mes enfants, nous permettre de vivre nos émotions, créer un espace sécurisant tant physiquement qu'émotionnellement, accepter les difficultés de la maternité, oser demander de l'aide, et éliminer la pression sociale qui pèse sur nous en tant que mamans. Je désire trouver un équilibre entre toutes les facettes de ma personne. Je souhaite être un modèle pour mes enfants, où je suis la personne la plus importante dans ma vie, car si je prends soin de moi, de mes besoins et que je me sens épanouie, je suis beaucoup plus présente ( on s'entends , mes enfants sont un tout petit millimètre en  dessous dans ma liste de priorités), où je peux m'épanouir autant dans mon rôle de maman que de femme, et où je m'accorde autant d'amour que celui que je leur offre.

Je remercie mes enfants de m'avoir fait renaître et de m'avoir choisie comme maman. Elles me poussent à grandir et à faire de l'introspection constamment.

En toute transparence, il est extrêmement difficile et exigeant d'être maman, mais c'est aussi ma plus belle aventure !

''Je ne suis pas une maman parfaite, mais je suis la meilleure maman pour mes enfants.'' (Un petit clin d'œil à ma maman)

** N'hésitez pas à demander de l'aide et à oser parler de comment vous vivez votre maternité de manière authentique. Vous n'êtes pas seule. 

D'une maman  à une autre, je t'envois plein de douceur et de bienveillance envers toi-même. 
Cybel